L’atelier « Rétrospective du Futur » vu de l’intérieur

L’atelier découverte « Rétrospective du Futur » est une déclinaison de la Fresque de la Renaissance Ecologique. Elle donne l’occasion d’imaginer un futur idéal à travers des actions concrètes.

La Fresque de la Renaissance Écologique (1) est inspirée d’une fresque réalisée par Ambrogio Lorenzetti en 1338. Adaptée par Julien Dossier en 2016, c’est un outil qui offre la possibilité de se projeter dans monde bas carbone, un monde résilient.

À travers le dessin simple d’un territoire contenant une partie urbaine et une partie rurale, il est facile de s’y projeter, quelles que soient ses réalités ou son activité. On peut laisser libre cours à son imagination tout en étant guidé.e par les 24 chantiers de la fresque.

Témoignage de Charlotte, participante à l’atelier « Rétrospective du Futur »

Charlotte a participé à cet atelier avec les apprenant.e.s de l’Institut Transitions (2), promotion 2021-2022. Il a été animé par Lydia, une apprenante de cette promotion qui fait aussi partie de l’équipe de Bardane.

Charlotte vous livre ici son vécu de cet atelier.

Appropriation de la fresque et début de l’atelier

Arpentage de la fresque et présentations

« Lors de la première étape de l’atelier, nous avons pu nous approprier la fresque en l’arpentant, en l’observant dans les détails. Ensuite, chacun.e a choisi un endroit sur la fresque où il.elle pourrait se sentir bien, où il.elle s’imaginerait vivre ou travailler. Après s’être présenté.e.s rapidement, tous les participants ont expliqué leur choix. Certains se projetaient à la campagne parce qu’ils avaient besoin de vacances, d’autres sur une terrasse végétalisée avec l’arrivée des beaux jours. Pour ma part je me suis placée sur la place du village, là où sont réunis des familles et des amis pour partager un moment convivial et musical. »

L’histoire de la fresque

« Le récit de l’origine de ce dessin allégorique nous a ensuite été présenté. Inspirée d’une fresque de la Renaissance représentant les effets du « Bon Gouvernement », la fresque de la Renaissance Écologique est l’illustration d’un monde utopique, bas carbone et résilient. Un sentiment d’apaisement et de sérénité a été exprimé par plusieurs participants. 

La fresque originelle de Lorenzetti et la fresque moderne de Julien Dossier
La fresque originelle de Lorenzetti et la fresque moderne de Julien Dossier

A Sienne où elle est exposée, la fresque des effets du Bon Gouvernement fait face à celle du Mauvais Gouvernement. Ce dernier illustre les maux d’une société en dérive : violence, guerre, cultures ravagées, ville fermée… C’est pour créer ce même effet dystopique que Lydia nous a ensuite montré des images d’actualité : catastrophes environnementales, pandémie… Ce retour à la réalité a été pour moi un moment marquant. Après une projection dans un monde utopique, il m’a été difficile de voir ces images brutales et réelles. Ces images de notre réalité nous ont néanmoins fait prendre conscience du chemin qu’il reste à parcourir pour arriver au futur « idéal » dans lequel la fresque et l’atelier nous projettent. 

La fresque de la Renaissance Écologique est surtout un outil pour imaginer la transition et pour prendre conscience que le changement est possible. »

Les 24 chantiers 

« Lors de la deuxième étape, nous avons découvert les cartes des 24 chantiers développés par Julien Dossier. La fresque étant imaginée comme un écosystème durable, les 24 chantiers couvrent toutes les composantes d’une société bas carbone.

Lydia nous a présenté les 24 cartes qui illustrent chacune un enjeu majeur de la société. Nous avons placé les cartes sur la fresque en fonction du thème qu’elle recouvrait. Dans mon cas, j’ai placé la carte « énergie » sur un champs d’éoliennes. Nous avons ensuite fait un tour de table pour expliquer les cartes et leurs emplacements. Nous avons ainsi pu faire des liens entre les chantiers et repérer les lieux où ils s’expriment sur la fresque. »

Projection dans le futur et propositions de solutions concrètes

Court terme – 1 à 2 ans

« Dans cette étape de l’atelier, nous nous sommes mis dans la peau de porteurs de projets engagés. Répartis en petits groupes, nous avons eu pour première consigne d’imaginer, en quelques minutes, des actions concrètes à mettre en place d’ici l’année prochaine pour parvenir au futur apaisé représenté par la fresque.

Avec mon groupe, nous avons choisi la thématique de l’alimentation et de l’agriculture pour laquelle nous pensions avoir suffisamment de connaissances pour une réflexion collective. Mais cette première étape nous a d’abord mis en difficulté. Avec un temps restreint et la consigne de se concentrer sur des actions concrètes, nous avons dû faire marche arrière à plusieurs reprises pour ne pas tomber dans le piège du « trop vague ».

Nous avons tout de même réussi à poser quelques idées : 

  • Faire la cartographie de l’offre alimentaire existante
  • Organiser des ateliers de cuisines végétariennes (pour les restaurateurs et autres publics)
  • Organiser des visites dans des exploitations agro-écologiques pour sensibiliser les parents et les enfants à l’agriculture biologique »

Moyen terme – 3 à 5 ans

« Une deuxième échelle de temps nous a ensuite été proposée pour poursuivre la réflexion. La consigne était d’imaginer des actions sur le moyen terme, à mettre en place d’ici 2028. Chaque groupe a également dû étendre son champs de réflexion à deux chantiers supplémentaires. Notre groupe a ainsi choisi de travailler en plus sur les chantiers «famille» et «solidarité».

Cette étape a permis à notre groupe de trouver une nouvelle dynamique. La première étape ayant été plutôt fastidieuse, nous connaissions les écueils à éviter. L’ajout de deux chantiers à notre réflexion nous a obligé à faire des liens rapidement entre notre thématique de départ et les nouveaux enjeux qui s’y ajoutaient. Cette fois, Lydia nous a laissé une dizaine de minute pour y réfléchir. 

L’horizon de temps 2023-2028 a été celui qui nous a le plus inspiré. Cette fois, nous y avons mis toutes les idées qui nous paraissaient compliquées à mettre en place à l’heure actuelle mais assez abouties pour être réalisables d’ici 2028. Le fait de devoir relier plusieurs thématiques nous a permis de comprendre quels leviers sont à mettre en œuvre pour agir plus efficacement

Nous avons donc, en autres, imaginé les solutions suivantes : 

  • Rendre la nourriture biologique obligatoire dans toutes les écoles et les espaces de restauration collective de la métropole
  • Avoir au minimum 2 repas végétariens par semaine dans les écoles
  • Ouvrir 200 nouvelles fermes urbaines avec un principe de solidarité » 

Long terme – 10 à 20 ans

« Enfin, un troisième horizon de temps nous a projeté jusqu’en 2040 avec la consigne d’adresser encore un chantier supplémentaire. Ce fût le chantier « biodiversité » pour notre groupe. qui a eu du mal à imaginer des solutions réalistes avec une projection à 20 ans. Ce que nous imaginions pour 2040 impliquait des réformes et des changements socio-économiques profonds, dans lesquels nous avons eu du mal à nous projeter.

Au final, une seule idée a émergé de ce temps de réflexion :

  •  La gestion collective de terres (co-gérées par des habitants défavorisés). »
Plan d'actions - atelier Rétrospective du futur
Plan d’actions réalisé par le groupe de Charlotte

« Le fait de se projeter si loin m’a paru difficile étant donné l’ampleur de ce qu’il reste à accomplir pour atteindre un futur idéal. »

Fin de l’atelier « Rétrospective du futur » sur une note positive

« Pour terminer l’atelier sur une note positive et plus légère, nous avons eu la consigne d’adapter nos idées pour le futur en titres de journaux. 

Nous nous sommes mis dans la peau de la rédaction d’un journal en charge d’illustrer les changements qui ont eu lieu entre 2022 et 2040. Nous avons donc repris les points forts de notre plan d’action, pour les convertir en titres. Faits divers, une de journaux, tribune, tout est permis, du journal local à l’édition internationale.

Ce dernier temps a été l’occasion de restituer nos idées à tous les autres participants. A l’annonce de chaque année, les groupes ayant proposé des idées à mettre en œuvre cette année-là présentaient les titres de journaux correspondants et les plaçaient sur la fresque à l’endroit le plus approprié. En se mettant dans une posture de journaliste, certains participants ont laissé s’exprimer leur créativité, osant des titres drôles, militants ou fantaisistes ! »

Quelques exemples : 

« La permaculture a fait ses preuves ! Villeurbanne : une ville conquise ! »

« La journée d’intérêt général : pour ou contre ? »

« Ressusciter le rail, rejoignez le chantier participatif pour revitaliser Mornant ! »

« Fusion du ministère de l’agriculture et de la culture – le nouveau monde est en marche »

« Au début de l’atelier, les solutions proposées paraissaient facilement réalisables. Plus l’on se projetait dans le futur, plus les propositions venaient changer le cours des choses.

Ainsi, la dernière étape de l’atelier « Rétrospective du futur » a permis de mettre en perspective ce que nous venions d’imaginer. Se projeter dans un monde idéal, c’est aussi reprendre conscience et questionner les réalités sociales, environnementales, politiques et économiques d’aujourd’hui

Terminer sur une note joyeuse m’a alors permis de ne pas me retrouver avec un sentiment d’angoisse avant d’atteindre un idéal de vie. »

Photo de la fresque complétée par les participants à l'atelier avec des articles du futur
Photo de la fresque complétée par les participants à l’atelier avec des titres de journaux du futur

L’atelier « Rétrospective du Futur » est une des briques des Ateliers de la Transition proposés par Bardane.

1. Pour plus d’informations sur la fresque, nous vous invitons à consulter le site internet de l’association Renaissance Écologique.

2. L’ Institut Transitions est un organisme de formation qui a ouvert ses portes à Lyon en septembre 2019. Il offre un accompagnement et des formations adaptés pour que chacun puisse retrouver du sens dans sa vie professionnelle.

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